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BABEUF ET BARRAS. 891

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pour constater, à la prison de la rue Marguerite, l’évasion du célèbre détenu. Du procès-verbal de constat, il résulte, en substance, que la corde trouvée dans le préau n’avait pu servir à l’évasion du prisonnier, attendu que, si elle avait supporté le poids d’un corps, les nœuds auraient été plus serrés par la tension naturelle ; que l’appui en pierre de taille de la fenêtre aurait dû aussi faire une coche à ladite corde ; qu’enfin, le mur de plâtre ne portait pas la moindre trace de frôlement ; que le trou par lequel Drouet était présumé avoir passé n’avait qu’une hauteur de deux décimètres, sur une largeur de deux centimètres qu’en outre, arrivé dans le préau, il aurait eu à escalader un mur de quarante-cinq pieds. Le gardien Louis Carion déclara qu’à six heures du soir, il avait pénétré dans la chambre de Drouet pour faire son lit, et l’avait trouvé présent. A sept heures et demie, il était remonté pour /e !’Hte ?’ le prisonnier ; la porte était ouverte et Drouet s’était évadé. Il était bien matériellement démontré qu’en moins d’une heure et

demie, le prisonnier n’avait pu scier un barreau, le forcer, descendre dans le préau et escalader ensuite un mur de quarante-cinq pieds de hauteur. Cette évasion de Drouet ne fut donc qu’une comédie. Qui favorisa l’évasion de cet encombrant personnage ? La Revellière, dans ses Mémoires, dit nettement que ce fut Barras, et que ce dernier ne se gêna pas pour prendre devant ses collègues la responsabilité de l’évasion. Les directeurs furent plutôt soulagés par la disparition du plus populaire des conspirateurs, et le citoyen Rimbault, dans sa lettre au CotM’n’e ?’ )’epMblicain, tire bien la moralité de l’incident en disant « On a cru qu’en sauvant le plus considérable des