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BABEUF ET BARRAS. 281

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suadés « que le peuple ne fera jamais rien de grand que quand il ne se mêlera dans son mouvement aucun ~OM~’KSK~ quelconque il faut, dans cette grande entreprise, avoir soin d’écarter tout ce qui n’est pas du peuple ». Or, les conventionnels « ont déjà ~ë (lu poMuoM’, ils ont bu dans sa coupe. II faut des hommes neufs, purement sans-culottes, de véritables hommes du peuple ». Mais, un peu plus tard, Babeuf. et ses amis se rendirent mieux compte de la nécessité de ne pas agir en dehors des anciens conventionnels. Le 17 germinal an IV, Babeuf chercha d’abord à se concilier Drouet, l’homme de Varennes, dont la popularité était encore grande. Il lui écrivit une longue lettre pour lui annoncer l’envoi d’un émissaire et lui donner rendez-vous. Dans cette lettre* il l’engage « à se rapprocher des plus braves » il le somme d’aider les « tyrannicides à détruire les Tarquins », faute de quoi, on le compterait parmi les traîtres. « Si tu t’en tenais au coup de main de Varennes et à tes trois ans de cachot en Allemagne, écrit Babeuf à Drouet, ta gloire serait bien bornée, ta place serait bien petite dans l’histoire de la République, de la Liberté. » II l’invite à profiter de la grande discussion sur les sociétés patriotiques pour répéter aux op~’eMeMrs de la France le langage du numéro 40 du 7’t’ :&MK du Peuple « Qu’ai-je vu et quevois-je ? Qu’était la patrie quand je l’ai quittée, et qu’est-elle lorsque je la retrouve ? » Babeuf avait donc trouvé la formule dont se servira Bonaparte en brumaire.

Drouet déféra aux sommations de Babeuf et se tint en relations étroites avec les conspirateurs, qui 1. Archives nat., F’ 4277.