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BABEUF ET BARRAS. 277

provisoire. un citait notamment baudin, ex-vicaire de l’évêque Gobel, et qui devint plus tard commissaire du Directoire près le bureau central de police. Mais le club du Panthéon ne désarma pas, et Darthé y lisait les furieuses diatribes de Babeuf contre le pouvoir exécutif. Elles produisaient d’autant plus d’effet que la population parisienne souffrait cruellement de la cherté des denrées, et qu’on annonçait l’arrêt prochain des distributions de pain et de viande, sauf pour les indigents et les infirmes. Le 29, quatre mille jacobins s’étaient introduits dans Paris, et les révolutionnaires prenaient une attitude si menaçante que le Directoire parlait de quitter le Luxembourg et de se réfugier au Palais National, sous la protection du Corps législatif. Pour calmer le mécontentement public, il fallut annoncer la reprise des distributions de pain ; le pain se vendait jusqu’à cinquante francs la livre, tandis que la viande coûtait de cent quinze à cent trente francs.

En même temps, le Directoire se résolut à sévir plus vigoureusement contre les clubs. Le 8 ventôse an IV, il ordonna la fermeture de ces clubs et des sociétés populaires et, dès le lendemain, Bonaparte, alors commandant de l’armée de l’intérieur, vint luimême dissoudre la Société du Panthéon et emporta les clefs de la salle où elle tenait ses séances. Barras affirme, dans ses Mémoires’, que Bonaparte avait d’abord fermé volontairement les yeux sur la propagande babouviste, car « à la différence près du costume et de la profession militaires, il n’était pas moins que Babeuf dans la position d’un Catilina » que, de 1. T. II, p. 118.