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BABEUF ET BARRAS. 375 5

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Le 24 fructidor (10 septembre 1798), Babeuf et Germain sont transférés à Paris, et bientôt l’amnistie de brumaire an IV, proclamée parla Convention, les rend à la liberté. Aussitôt Babeuf reprend la publication de son 7’6uK du Peuple, et commence la plus violente des campagnes de presse contre « le gouvernement qui a eu la maladresse de le lâcher ». Il soutient cette thèse que « la Révolution française est une guerre déclarée entre les patriciens et les plébéiens, entre les riches et les pauvres ». Il proteste contre cet imbécile axiome « Respect aux propriétés », et lui substitue ce mot d’ordre « Respect aux propriétés respectables ». La Convention avait peur des pauvres, dit-il, puisqu’en mars 1793 elle avait voté la peine de mort contre quiconque proposerait des lois agraires ou autres, subversives des propriétés territoriales, commerciales et industrielles. Quant à lui, ce qu’il rêve, c’est le retour à la législation de Lycurgue, à l’égalité de fait. Il résume ses idées dans la formule suivante « Oter à celui qui a trop, donner à celui qui n’a rien. Le but de la société est le bonheur commun a..

Le gouvernement ne pouvait tolérer la propagande communiste de Babeuf. A la suite de la publication du numéro 3S de son journal, le ministre de la justice le dénonça à l’accusateur public comme « prévenu d’avoir provoqué à la violation des propriétés », et Lamaignère, juge de paix de la section des Champs-Elysées, lança deux mandats d’amener contre lui et son employé-caissier, un sieur Roche. On reconnut, d’ailleurs, que les deux personnes n’en faisaient qu’une. L’inspecteur de police Pernet, chargé d’arrêter le tribun, mit la main sur lui le 15 frimaire