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LES DEUX COURONNES DE HENRI III. 21

therine voulut aussi ff~.r snn ~1~ nT-pf~T.~ Ti’))~ Catherine voulut aussi fêter son fils préféré. Elle donna un grand festin aux ambassadeurs polonais dans le palais des Tuileries. Après le festin, « les ambassadeurs furent menez où la reine avait fait couper un bois de haute futaye, plus pour montrer, dit d’Aubigné, qu’elle n’espargnoit rien que pour le besoin qu’elle eust de la place a. Puis, il y eut spectacle et tableaux vivants. On vit paraître un rocher argenté, qui faisait de lui-même le tour de la salle. Il portait seize nymphes, représentant les seize provinces de France. C’étaient des filles de condition, de la maison de la reine mère. Ces divinités, du haut de leur Parnasse de carton, récitèrent des vers de Ronsard, de Dorat, d’Amadis Jamin, composés en l’honneur du roi de Pologne ; puis, s’humanisant tout à fait, elles descendirent des seize niches pour offrir des présents au nouveau roi et danser une ballet si plein d’agréments que les Polonais s’écrièrent tout d’une voix que « le bal de France estait chose impossible à contrefaire à tous les rois de la terre ». Une sorte d’ivresse malsaine s’était emparée de toute la cour. Charles IX et son frère, entraînant avec eux le roi de Navarre, qu’ils trouvaient bon compagnon, allèrent, un soir, avec la fleur des courtisans, piller l’hôtel de Nantouillet, prévôt de Paris, dont le grand crime était d’avoir refusé la main de la Châteauneuf, maîtresse du roi de Pologne. La.suite des trois rois vola au prévôt plus de 50 000 francs en argenterie et en espèces. C’est ainsi que Monsieur faisait ses adieux à la France. H essaya d’ailleurs de les prolonger le plus possible, cherchant tous les jours de nouveaux prétextes pour passer l’hiver à Paris. La reine mère était de connivence avec lui.