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268 HISTOIRE.


Babeuf est né le 24 novembre 1760, à Saint-Quentin. Son père, Claude Babu (en picard &« équivaut à &a ?M/’) était un petit employé des fermes du roi, ancien déserteur du régiment Dauphin-étranger, amnistié en 17S8, et qui eut beaucoup d’enfants de sa femme Marie-Catherine Anceret. Babeuf eut une enfance des plus misérables il couchait dans une malle vermoulue, replié sur lui-même ; il apprit l’alphabet « dans quelques feuilles qu’il ramassait dans la rue ?, et finit par fuir la maison paternelle où l’on ne mangeait pas tous les jours. Il fut tour à tour petit clerc, puis domestique chez M. de Bracquemont, près de Roye,, dont il épousa une servante, Marie-Anne-Victoire Langlet, en 1782. Trois, ans plus tard, on le retrouve « commissaire à terrier c’est-à-dire gardien des titres domaniaux, féodaux et censuels. Mal payé par ses nobles clients, il conçoit contre eux une haine féroce. A ce moment-là, il échange une correspondance insipide avec le secrétaire de l’Académie d’Arras, un excellent prud’homme. Le seul côté intéressant de ces lettres, c’est l’orthographe de Babeuf. Il écrit, comme M. L. Havet, « fisique, conservacion, molesse, home, etc. », mais Babeuf devait plus tard se permettre de plus grandes audaces. Quand la Révolution éclate, il fait brûler les archives seigneuriales sur la place de Roye, et publie des articles virulents pour réclamer la suppression du droit d’aînesse, la substitution à tous les impôts d’un impôt unique, une éducation nationale pour tous les Français. Puis, il court à la capitale chercher fortune. Au 14 Juillet, il est au premier rang des vainqueurs de