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262 HISTOIRE.

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passé en mai 1896. Ma mère, fille unique d’Édouard Le Marchand, avait conservé pieusement dans une armoire les trois réductions du modèle original du cercueil. Je lui proposai d’en prendre une pour moi, d’en donner une autre à mon frère, le commandant Louis Robiquet, et d’offrir la troisième à l’État. J’avais alors pour ami le lieutenant-colonel Maux Saint-Marc, officier d’ordonnance du Président de la République, qui m’avait obligeamment servi d’intermédiaire auprès de M. Félix Faure quand j’avais eu à lui offrir quelques volumes de mon ouvrage sur Jules Ferry. C’est par Maux Saint-Marc que je fis demander une audience au Président, afin de lui porter le modèle du cercueil. Cette audience me fut immédiatement accordée.

J’arrivai en voiture à l’Élysée et je remis le meuble d’ébène à un huissier de service qui le porta tout ému dans le salon des officiers attenant au cabinet du Président. Un moment après, les portes s’ouvrirent et j’entrai chez le Président à la suite de l’huissier qui déposa le cercueil sur le bureau même du chef de l’État. Félix Faure se leva, assez ému lui aussi, et me remercia de mon cadeau pour le Musée des Invalides. Il promena sa main sur les lettres dorées qui faisaient briller le nom de Napoléon, puis se dressa devant la glace, en prenant un air solennel qui lui paraissait sans doute conforme à la dignité d’un chef d’État désireux de rester à la hauteur des traditions des grands règnes

Le 17 mai, le général Billot, ministre de la guerre, m’écrivit une lettre officielle pour me faire connaître 1. Voir le Figaro du 9 juin 1896, le Temps du 11 juin ; etc.