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LES DEUX COURONNES DE HENRI m. 19 leur entninrtrf f !o fr~n’r~t. m-. ~’t~.– pour leur enjoindre de fournir un nombre d’hommes déterminé. Certains métiers, celui des tailleurs par exemple, fournirent jusqu’à cent délégués. Les maîtres et gardes « des marchandises et états de draperie, espiciers, merciers, pelleteries, bonneteries et orfaivrerie » devaient revêtir leurs robes de velours et porter le dais au-dessus du roi. Les inscriptions et poésies avaient été confiées à Dorat « excellent poète, dit le Registre de la Ville, ès langues grecque, latine et françoise ». Antoine le Carron fit les peintures et Germain Pilon la sculpture. L’empressement des bourgeois à participer à ces fêtes ne semble pas avoir été excessif. C’était pour eux une occasion de grosse dépense. La Ville alloua 100 livres tournois à chaque conseiller pour se faire faire une robe de satin noir, et 70 livres à chaque quartenier pour acheter une robe de damas. Bien des gens « proposaient infinies excuses ». Il y avait des querelles de préséance entre les corporations ; la Ville rendit maintes sentences pour mettre tout le monde d’accord. Enfin se leva le grand jour. Après avoir dîné à Saint-Antoine-des-Champs, dans une salle de bois édifiée pour la circonstance, après avoir essuyé les harangues du recteur de l’Université et du Prévôt des marchands, le roi de Pologne monta à cheval et suivit l’itinéraire officiel, passant sous les arcs de triomphe, couverts de devises dans le goût de celle-ci

Henry, ton front, couvert

De laurier toujours vert,

Va régir le Sarmace.

le grand roi guerrier ! 

L’honneur de ton laurier

Ne craint ni froid ni glace.