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243 HISTOIRE.

Le commerce, plein de confiance en votre justice, monsieur, vous dépose ses alarmes et ses besoins ; il ose espérer que vous voudrez bien calmer les unes et faire cesser les autres, en obtenant que le Trésor royal ou la municipalité continuera l’échange accoutumé pour le restant des arrivages des trains, et celui que nécessitera la manutention prochaine des bois destinés à l’approvisionnement de 1791. Bailly transmit, le 2 octobre 1790, cette intéressante communication à M. Dufresne, ou plutôt il l’analysa. Le Trésor (lettre du 7 octobre) délivra à Bailly « un mandat pour la conversion de 20 000 livres d’assignats en numéraire », mais il déclara, en même temps, que « cette facilité ne pourrait être renouvelée ». On n’arrivait que difficilement à payer la solde des troupes. « Vous savez, Monsieur, dit l’agent de la direction générale, combien le Trésor public éprouve d’embarras pour se procurer les espèces suffisantes pour la solde des troupes et des ateliers publics. S’il sacrifiait à d’autres usages les écus nécessaires pour des services aussi impérieux, la tranquillité publique serait évidemment exposée il est bien plus naturel et il est, je crois, parfaitement juste que l’embarras des circonstances soit partagé par les personnes qui trouvent dans leur commerce, je ne dis pas des bénéfices abondants, du moins l’indemnité de pertes passagères que des profits précédents les mettent en état de supporter et dont ils seront dédommagés lorsque nous aurons atteint des moments plus heureux 1. »

La charité particulière voyait s’épuiser ses res1. Malgré les termes si explicites de cette réponse, Bailly revint à la charge le 18 décembre 1790 et demanda encore à Dufresne « de facUiter aux spéculateurs en bois qui fournissaient Paris les moyens de convertir, tous les mois, en espèces pour 40 000 livres de