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CORRESPONDANCE DE BAILLY AVEC NECKER. 233 FRAUDES SUR L’OCTROI.

A côté de cette misère, qui devenait une charge ruineuse pour les finances de l’État et celles de la Ville, les sources de revenus se tarissaient, par suite notamment de la difficulté de percevoir les droits d’entrée, et de l’incertitude de la ligne de démarcation de l’octroi qui serpentait à travers des rues parallèles, des passages et des jardins communiquant entre eux. Le seul moyen de remédier à la contrebande était évidemment d’établir une enceinte qui fixât la limite de l’octroi. C’est ce qu’avait prescrit une ordonnance du bureau des finances, en date du 16 janvier 1789, qui établissait de plus une servitude non a’cH/ ?ca) ! au delà et en deçà de la clôture et permettait la perception des droits hors barrières. Les murs avaient été faits, mais les servitudes, comme aujourd’hui les servitudes militaires, causaient un préjudice énorme aux propriétaires des terrains, notamment à ceux de cuisson du riz qui leur était accordé. Les députes m’ont représenté que, pour que ce secours, que les circonstances rendent indispensable, ne fût pas infructueux, ils auraient besoin d’une somme de 750 francs par semaine pour subuent ;’ aux frais de la cuisson. J’ai promis, Monsieur, de devenir leur organe auprès de vous, et j’attendrai votre autorisation pour faire payer aux malheureux habitants du faubourg Saint-Antoine la somme de 750 francs par semaine que votre humanité vous portera sans doute à leur accorder. »

On conçoit que de pareilles dépenses aient fort effrayé les agents du Trésor public. Aussi, vers le début de novembre 1790, M. Dufresne écrivit-il à Bailly pour le prier de vouloir bien mettre en règle la comptabilité des sommes considérables qui ont été dépensées pour les ateliers publics Bailly transmit cette pressante invitation à M. Celerier, en rappelant que cet administrateur avait donné sa parole de présenter ses comptes à bref délai. Mais, le 7 mars 1791, Dufresne écrivit à Bailly qu’il n’avait rien reçu de Celerier.