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fausses actions de la Caisse d’Escompte Bailly ne sait que faire des prisonniers. Faut-il les garder à l’Hôtel de Ville ? Faut-il les remettre aux mains des juges ordinaires ?

Je vous observe, Monsieur, que, si la crainte de l’alarme que ces faux billets pourraient répandre dans le public vous faisait penser qu’il y aurait du danger à les laisser à la justice ordinaire, cependant il serait impossible de les laisser libres, et que, ne pouvant user d’ordres arbitraires, il faudrait laisser le crime impuni ou en faire justice, et d’une manière éclatante. Je vous avoue que ce dernier avis est entièrement le mien. Je n’ai pas dû non plus me dispenser de vous référer d’une affaire aussi importante pour les fonds publics.

Necker raille doucement Bailly de sa candeur. L’affaire est ébruitée il n’est donc plus temps de l’étouffer et il ne reste qu’à saisir les tribunaux. L’affaire de cette falsification, Monsieur, étant en ce moment répandue, ce serait inutilement qu’on chercherait à l’éteindre, et je pense comme vous, Monsieur, que l’ordre public exige qu’elle soit remise aux juges ordinaires. Cependant la misère ne fait qu’augmenter. Tandis que les uns fabriquent de faux billets, d’autres, plus honnêtes, en viennent, pour se procurer des ressources, à porter leur vaisselle d’argent à la Monnaie. Comme cet établissement se trouve vite encombré, on cherche des expédients, et voici comment s’y prit le directeur du Trésor. Il l’expose dans une lettre à Bailly, datée du 1er octobre n89

J’ai l’honneur de vous prévenir, Monsieur, que, pour soulager la Monnaie de Paris de l’encombrement de vaisselle dont elle serait inutilement surchargée pour le moment, M. le premier ministre des finances a jugé néces-