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CORRESPONDANCE DE BAILLY AVEC NECKER. 333 3 Provins, partout enfin où il y a des acquisitions à faire. Il faut payer des négociants de Dieppe il faut ordonner de nombreux détachements pour assurer le transport des convois ; et la seule idée des dépenses que nécessitent ces dispositions doit vous prouver, Monsieur, que ma demande de 2SO 000 livres ne peut jamais paraître exagérée. Je vous prie donc de me permettre de sortir de l’inquiétude où je suis placé, en me mandant promptement que vous agréez ce prélèvement de 230 000 livres commandé par la plus étroite nécessité, et dans quelle caisse seront versés les fonds.

Necker répond, le même jour, qu’il accorde les fonds et charge M. Dufresne de s’entendre avec Bailly sur la caisse qui payera les 500 000 livres. D’ailleurs, Necker paraît se lasser d’une correspondance aussi active et prie Bailly « pour sa commodité, de correspondre avec M. Dufresne, directeur du Trésor royal, de tous les objets momentanés d’argent qui intéressent la Ville ».

Mais Bailly, des le 16 septembre, adresse une nouvelle et très longue lettre à Necker pour lui exprimer encore ses vives inquiétudes

Je ne vois pas, Monsieur, sans une sorte d’effroi, les approches de l’hiver. Si l’on a de la peine à assurer les subsistances de Paris, dans un temps où les journées sont longues, où les routes sur lesquelles passent les convois peuvent être fréquentées sans danger, où les moutures sont faites, que sera-ce donc, Monsieur, lorsque les nuits auront pris la place des jours, lorsque les chemins seront devenus impraticables et que les glaces auront pu rendre les moutures impossibles ? Quand je pense que, dans deux mois peut-être, nous touchons à ce terme fatal, je sens redoubler mon effroi !

Et Bailly tourne avec effarement ses regards vers tous les pays d’Europe. Le nonce lui a assuré que le