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16 ô HISTOIRE.

d’Elbœuf et une foule de gentilshommes. C’est le mercredi 19 août que les ambassadeurs polonais entrèrent dans Paris. Le Corps de Ville, à cheval et précédé des archers, arbalétriers et arquebusiers, attendait à la porte Saint-Martin. L’immense cortège entra sur les trois heures ; et ce ne fut pas un mince sujet d’admiration pour le peuple que cette longue suite de cinquante « chariotz, faictz à la polonnoise et tirez les ungs par quatre, les autres par six chevaulx » ces trois cents étrangers, dont « cent quarante maistres a couverts de vêtements bizarres et magnifiques, portant des ma)’<y)fM avantageuses, comme dit d’Aubigné, « l’espée, le monde ou la boule couronnée, et plusieurs drapeaux de toile et d’argent arborez Les envoyés suivirent la rue Saint-Martin et descendirent chez Nantouilict, prévôt de Paris, dont l’hôtel leur avait été assigné pour demeure. C’est là que les membres du Corps de Ville vinrent leur présenter les confitures, ypocras, dragées et aultres présens accoustumés ».

Le 21, les Polonais eurent audience du roi de France. Sur le mandement du Bureau de la Ville, Georges Reignier « passeur d’eau ès ports de Paris, avait fait accoustrer unze basteaulx de passeurs, en forme de gondolles de Venise, couvertz de thoille et accoustrez de riches tappis de Turquie, pour passer par la rivière les unie sieurs ambassadeurs polonnais, venuz vers le roy et le roy de Pologne, et leur train ». Après avoir passé l’eau dans ces barques, l’ambassade fut reçue par le roi. La cérémonie eut lieu dans la grande salle du Louvre, en présence des cardinaux et de toute la Cour. A la suite de l’audience royale, les Polonais allèrent saluer la reine mère, puis la reine.