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220 HISTOIRE.

LETTRE DE VIRION SUR LES TRANSPORTS DE GRAINS (21 août 1789).

Je n’ai pas perdu un instant pour me rendre à Saint-Germain et y attendre l’arrivée du petit convoi de Pontoise qu’il avait été arrêté que je ferais filer à Paris. Je suis parti de Versailles aussitôt après avoir quitté MM. Deleutre et Buffault, chez M. le directeur général des finances. Il était alors minuit. En chemin faisant, j’ai rencontré deux voitures de farine venant de Mantes, et qui avaient destination pour Versailles. J’ai fait changer la route 1 ; elles seront à Paris pour cinq heures du matin. Arrivé au haut de la montagne Saint-Germain, j’ai trouvé sept autres petites voitures chargées de farines venant aussi de Mantes ; j’ai fait éveiller les voituriers qui s’étaient couchés, dans la confiance qu’ils n’iraient qu’à Versailles. Ce petit convoi ne partira pas avant quatre heures ; on le recevra à la Halle à huit ou à neuf heures, au plus tard. Restait après cela le convoi de Pontoise qui m’inquiétait, et je craignais bien de ne pas le recevoir assez promptement pour suffire à des besoins que je sais si pressants. Heureusement, comme je descendais au Pecq, j’ai rencontré ce convoi, composé au total de sept voitures chargées de farines, que j’ai fait arrêter sur le champ et auxquelles j’ai fait prendre a l’instant la route de Paris ; elles partent à trois heures et seront rendues à la Halle à huit heures au plus tard j’ai donné les ordres nécessaires pour que la marche fût faite avec la plus grande célérité. Le total de ce dernier convoi est de cent sacs, du poids de 2i7 livres chacun, qui, ajoutés aux cent autres sacs qui doivent partir de la halle de Versailles, ainsi qu’il a été arrêté hier chez M. le directeur général des finances, combleront le déficit du convoi de Vernon, qui, mal à propos, avait été conduit à Versailles. Outre cela, nous avons eu un petit secours, auquel nous 1. Ce procédé paraît plus ou moins correct. Vers la un d’octobre 1789, Neckcr écrit à Bailly pour lui signaler une voie de fait analogue à l’acte du protégé du, ministre. Un détachement de la milice parisienne arrêta à Conflans un bateau de blé acheté à Soissons pour l’approvisionnement de Versailles.