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CORRESPONDANCE DE BA1LLY ET DE LA FAYETTE. 208 nersonn8 dont le caractère y ajoute un grand poids celle personne dont le caractère y ajoute un grand poids celle de M. Joly, administrateur. Il me dénonce que la liberté, qui est le droit le plus précieux de tous les citoyens, a été violée dans la personne de M. Constant de l’Isle, procureur au Parlement, par la garde nationale même qui devait, au contraire, le mettre à l’abri de toutes espèces d’insultes. Il passait dans son cabriolet par la rue de l’Ancienne Comédie française. Un petit domestique, qu’il avait chassé depuis plusieurs jours, a couru au corps de garde et en a requis l’assistance pour faire à son ancien maître l’affront d’arrêter sa voiture, sous le prétexte qu’il ne l’avait point payé de la totalité de ses gages. Le corps de garde a exécuté contre un domicilié ce dont il était requis par un homme que l’on peut dire sans aveu. Le citoyen a été arrêté. L’omcier de garde a ordonné que M. Constant serait mené au district. Un officier municipal, qui accompagnait M. Constant, a vainement représenté à l’officier qu’il était sans pouvoir pour donner de tels ordres. Les représentations ont été inutiles. Je vous prie, monsieur, de donner des ordres capables d’empêcher ces abus il n’est point de citoyen qui puisse sortir de chez lui avec l’assurance de n’être point insulté. Si des gages étaient dus à ce domestique, les tribunaux seuls en pouvaient connaître. C’est ce dont il est important de bien convaincre la garde nationale. Parfois la garde nationale s’amusait. C’est ainsi qu’elle observait la consigne de visiter les fiacres fermés, après onze heures du soir. Bailly proteste dans une lettre du 23 décembre 1790

VISITES NOCTURNES DES FIACRES.

Nous recevons, monsieur, des plaintes de plusieurs endroits au sujet d’une consigne que l’on respecte avec peine, tant elle semble contraire aux principes qui nous dirigent actuellement. Cette consigne est celle de visiter les fiacres fermés après 11 heures du soir. Elle s’exécute particulièrement au cimetière Saint-Jean, avec une rigueur qui ajoute à sa défaveur. On ne peut point se dissimuler