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196 6 HISTOIRE.

BAILLY’A LA FAYETTE (10 février 1790). Le carnaval.

Au milieu des précautions que nous prenons, vous et moi, monsieur le marquis, pour assurer la tranquillité publique, je ne peux m’empêcher de vous observer que c’est demain le jeudi gras que, parmi le peuple, l’explosion de la joie est plus forte ce jour-là que les autres jours de l’année. Vous penserez comme moi que, pour arrêter la licence, il faut prendre des précautions extraordinaires. Vous croirez sans doute convenable d’augmenter le nombre des patrouilles, de les multiplier non seulement pendant le jour, mais encore pendant la nuit.

Je n’ai pas besoin de vous observer que ces précautions ne peuvent manquer d’être renouvelées dans les autres jours gras.

Le retour de la liberté a quelquefois engendré une licence au moins momentanée. J’ignore si l’usage d’insulter les passants pendant le carnaval, soit en criant après eux, soit en leur appliquant au dos des formes de rats, imprmiés avec du blanc d’Espagne, est entièrement abrogé maïs je ne doute pas que vous penserez que cet abus doit périr avec beaucoup d’autres, et je vous serai obligé de mettre à l’ordre des défenses expresses contre l’abus que je vous dénonce.

BAILLY PROTECTEUR DE LA LIBERTÉ INDIVIDUELLE. L’action du chef de la garde nationale, déjà rendue difficile par le manque de discipline de ses hommes, trouvait d’autres entraves dans des difficultés de décret de prise de corps en date du .8 octobre dernier, ensemble la requête du sieur Ozanne, huissier, porteur dudit décret, tendant à ce que pour l’exécution dudit décret, il lui fût donné main-forte en nombre suffisant pour que force demeure à justice ; « Il est ordonné n M. le commandant général de donner, pour l’exécution dudit décret décerne contre le sieur Marat, main-forte pour que force demeure à justice.