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CORRESPONDANCE DE BAILLY ET DE LA FAYETTE. i9S va jusqu’à publier l’anëantibsement des droits sur le sel et le tabac, et la suppression des barrières. Le règlement qui a prohibé ces funestes publications ne peut pas être illusoire je vous prie de le faire rigoureusement exécuter. La conservation de la chose publique exige que les colporteurs de nouvelles soient sévèrement punis. Il doit être enjoint à toutes les patrouilles de les arrêter et de les conduire aux différents districts, et vous jugerez comme moi que les dispositions doivent être demain mises à l’ordre. Vous jugerez sans doute aussi qu’il serait utile que l’ordre que vous donnerez fût imprimé et affiché dans tous les corps de gardes de Paris. Je ne veux pas, monsieur, vous dissimuler que les précautions que j’ai l’honneur de vous indiquer ne peuvent être prises que dans la journée de demain.

Cependant, j’ai plus d’une raison de désirer qu’elles soient mises en activité, au moins dès aujourd’hui, au Palais-Royal c’est là que se trouve ordinairement le foyer de la sédition ; c’est là que l’espèce de délit dont je me plains se commet plus particulièrement, et c’est aussi là qu’il doit être le plus promptement réprimé. Je m’en rapporte entièrement à votre sagesse sur les précautions à prendre en ce moment et je me borne à vous recommander une grande activité.

BAILLY A LA FAYETTE (21 janvier 1790).

Exécution du d !ëe ?’e.f de prise de corps contre Marat. J’ai l’honneur de vous prévenir, monsieur le marquis, que, ce matin, un huissier porteur du décret décerné contre le sieur Marat, s’est présenté chez moi. Il m’a donné une requête tendant à ce que, de là-part de la garde nationale, il lui fût prêté main forte jusqu’à ce que force demeure à justice (ce sont les expressions de la requête). J’ai donné un ordre dans lequel j’ai eu soin de viser et le décret et la requête présentée par l’huissier qui en était porteur. Quoique cet ordre soit adressé à M. le commandant général, je l’ai envoyé cependant à M. de Gouvion pour que son exécution ne fût point ralentie’. 1. 1. Voici le texte de l’ordre auquel Bailly fait allusion Vu le