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LES DEUX COURONNES DE HENRI III. 13

d’Olique, comtes de Tensin, de _Gorca, castellans de Guesna, de Sanoca et de Racziane, gouverneurs de Besle, de Cazimiria et d’Odolanovie, Nicolas de Romiczki et Alexandre de Pruniski.

Dès le 10 mai, dans l’ivresse du triomphe, Montluc avait écrit à Charles IX, à la reine mère et au duc d’Anjou pour leur annoncer le résultat de l’élection. Sans aucune fausse modestie, il attribuait la nomi-~nation de Monsieur à l’éloquence persuasive de son. ambassadeur. « Dieu m’a faict prononcer, écrit l’évêque, une oraison si belle devant une si grande, si honorable et si diverse compagnie que, deux heures après, la plupart de ceux qui avoient esté vos ennemys se rendirent affectionnez.et comme solliciteurs de vostre cause. )) Toutefois, Montluc n’était pas bien sûr d’avoir procuré au frère de Charles IX une satisfaction sans mélange. Aussi ne lui décernait-il dans ses lettres la qualification de roi de Pologne qu’avec une certaine restriction « Sire, je vous appelle ainsi parce que vous avez esté faict roy de Pologne, si vous le voulez estre. ».

L’évêque de Valence avait hâte de juger par luimême des impressions de la cour de France. Laissant derrière lui la députation polonaise avec Noailles, il traversa audacieusement l’Allemagne, sans s’inquiéter du mauvais vouloir de l’empereur et du duc de Saxe, et atteignit sain et sauf la ville de Metz. Charles IX lui fit l’accueil le plus affectueux et le félicita chaudement, tant il était charmé de la perspective d’être à bref délai débarrassé de son frère. La reine mère affectait la même satisfaction. Quant au duc d’Anjou, Choisnin déclare dans ses Mémoires « qu’il n’étoit pas si content ; mais il avoit grand soin de ne laisser