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184 HISTOIRE.

du district d’Ernée de ne pas quitter leur poste, car « ils avaient fait serment de mourir plutôt que de l’abandonner », attendu que « c’est avec du courage et de la fermeté qu’on peut venir à bout de vaincre les aaaarchistes et de faire respecter la loi ». Comment se termina ce conflit violent entre le Directoire du département de la Mayenne et le maire d’Ernée ? Le dernier mot appartenait au Pouvoir central, représenté par le ministre de l’Intérieur. Une délibération du Directoire, en date du 36 juillet 1793, nous apprend de quelle manière le ministre Garat soutint l’administration du département dans sa lutte contre l’illégalité. Le jury acquitta le maire Quantin, qui reprit ses fonctions de maire sans aucune autorisation, et le Département dut s’humilier en ratifiant la réinstallation du magistrat municipal qui s’était mis en révolte ouverte contre la loi Il a été donné lecture d’une lettre du ministre de l’Intérieur, en date du 23, par laquelle il annonce que le Pouvoir exécutif verra avec plaisir que le Département réintègre dans ses fonctions le citoyen Quantin, maire d’Ernée, qui avoit été suspendu de ses fonctions par arrête du 25 mai, attendu, marque le citoyen Garat, « que ce fonctionnaire paroit n’avoir été entraîné à une faute que par un zèle inconsidéré ».

Le Département, considérant que la réintégration du citoyen Quantin dans ses fonctions de maire pouvoit n’être pas nécessaire, puisqu’il les avoit reprises immédiatement après la déclaration du juré sans aucune autorisation, sous prétexte vraisemblablement qu’il demeuroit suspendu jusqu’à ce que les tribunaux eussent prononcé sur son sort, a arrêté, après avoir entendu le procureur général syndic, qu’il n’y a aucun empêchement à ce que le citoyen Quantin continue comme par le passé ses fonctions de maire d’Ernée.