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LES DEUX COURONNES DE HENRI III. 11 t allégua une indisposition pour se procurer le temps de la réflexion et méditer sa réplique. Le 10, l’évêque de Valence, complètement rétabli, se présenta devant l’Assemblée et parla pendant trois heures. Dans ce discours, qui a été conservé, l’ambassadeur français affirmait la sympathie profonde du duc d’Anjou pour les Polonais, ses relations cordiales avec tous les monarques de l’Europe, l’immensité de ses revenus qui s’élevaient bien à 450 000 écus d’or. De telles ressources lui permettraient d’équiper une flotte pour protéger le commerce maritime de Narva, et pour transporter en Pologne une armée de Gascons, s’il en était besoin. A en croire Montluc, le duc avait une humeur douce et toujours égale. Jamais on ne l’avait vu en colère. Quant à la Saint-Barthélemy, c’était un pur effet du hasard. Le massacre avait eu lieu sans Faveu du prince. « Requis de dire son opinion sur ce faict, n’en voulut jamais opiner, disant qu’il réputait que ce luy serait deshonneur s’il estoit d’advis de faire mourir hors la guerre ceux que par tant de fois il avoit rompus et deffaits en bataille, estant fort malcontent que ceux à qui la fortune de guerre avait pardonné fussent ainsi meurtris par des bourreaux et par une lie de populace. »

Qui n’aurait applaudi à ces nobles ~déclarations ? Les Polonais furent réellement séduits ; les pages qui, par jeu, s’étaient amusés à nommer aussi un roi, battirent ceux de leurs camarades qui représentaient les candidats de Suède et de l’Empire. Beaucoup de gens virent dans cette parodie un présage de l’élection du duc d’Anjou. Malgré les efforts des JMtM~ëliques, qui demandaient tous les jours de nouvelles garanties au représentant du candidat français,