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LE CLERGÉ ET LA MUNICIPALITÉ D’ERNÉE. 167 côte sur le pied de guerre, en méditant des agressions sauvages.

C’est ainsi qu’en septembre 1792 une troupe de fanatiques de la commune de Saint-Germain-le-Guillaume vint sommer la municipalité de lui délivrer un réquisitoire pour aller désarmer la commune de Saint-Hilaire-des Landes, et, en présence du refus énergique des officiers municipaux, força le dépôt d’armes qui se trouvait à la mairie ; puis, sous la conduite d’un commandant de la garde nationale, ces habitants de Saint-Germain-le-Guillaume se mirent en marche sur Saint-Hilaire, au nombre d’environ deux cents, et, arrivés à l’hôtel de ville de cette commune, allèrent s’emparer de vive force des armes enlevées à leurs administrés suspects par les autorités municipales de cette petite localité, en vertu de la loi du 28 août 1792.

La délibération du Directoire du département, en date du 31 octobre, relate les faits et prescrit aux chefs des gardes nationaux de Chailland et de SaintGermain de rendre les armes dérobées à la municipalité de Saint-Hilaire ; mais on devine déjà, à la mollesse et au caractère platonique de la répression, que les autorités départementales de la Mayenne se trouvent débordées et ne sont plus maîtresses de lutter contre les excès de pouvoir imputables à ceux mêmes qui avaient la charge du maintien de l’ordre

Vu le procès-verbal de la municipalité de Saint-Germainle-Guillaume, en date du 11 septembre dernier, duquel il résulte que Jean Jouet et André Le Fèuvre fils, à la tête d’une troupe de citoyens armés de cette paroisse, s’ëtoient présentés à la maison commune, y avoient demandé un