Page:Robiquet - Histoire et Droit.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE CLERGÉ ET LA MUNICIPALITÉ D’ERNÉE. i65 pour réclamer l’élargissement des prêtres réfractaires, emprisonnés à Brest. Quelques gardes nationaux, un peloton de gendarmes avaient eu raison des 500 paysans soulevés par Allain Nedellec. Mais, le 24 août, c’étaient quarante paroisses et 8 000 hommes qui avaient dévasté Châtillon et attaqué Bressuire. Ce mouvement encore avorta, et les gardes nationaux patriotes suffirent à le réprimer. Seulement, on avait pu relever ce fait grave la connivence de certains magistrats de la Révolution, ainsi Delouche, maire de Bressuire. De même, nous venons de le voir, le juge de paix et le procureur de la commune de Montaudin avaient pris parti pour les rebelles. Le département de la Mayenne allait-il aussi prendre feu et s’insurger contre la Loi ? Les pièces que nous allons analyser prouvent que, si la révolte, dans ce département, ne souleva pas les masses, vers ce mois d’août 92, elle aboutit néanmoins à des désordres partiels d’un caractère assez grave. D’une délibération du Directoire en date du 23 août, il résulte que, le 1S, les sieurs Reuzeau père et fils, de la commune de Saint-EIlier, « se sont opposés ouvertement aux recrutement et inscription des volontaires à fournir par ce canton ; que même ils ont voulu forcer la garde établie pour maintenir le bon ordre et ont levé le bâton sur elle, en disant qu’ils se foutoient d’elle, ainsi que de ceux qui avoient provoqué l’assemblée ; qu’ils ont excité leurs camarades à les soutenir dans leur rébellion et déclaré hautement qu’ils ne s’enrôleroient pas ; que c’étoit aux officiers municipaux et aux ac~KO’cu~ de biens nationaux à marcher les premiers ». Le Directoire ordonna que les deux Reuzeau seraient