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164 HISTOIRE.,

exemplaire des coupables ceux qui tenteroier exemplaire des coupables ceux qui tenteroieht de les imiter ; considérant, en outre, qu’aux termes de l’art. 28 de la loy du 3 août 1T91, le procureur de la commune de Moutaudin et le juge de paix du canton doivent se présenter au lieu de l’attroupement et faire les réquisitions prescrites par les articles 26 et 37 de la même loi ; qu’ils devoient user de tous les moyens qu’elle leur indique pour prévenir et dissiper les troubles dont il s’agit ; que, loin d’y avoir satisfait, il ne paroît pas même qu’ils aient rédigé procèsverbal de ce qui s’est passé, le dit jour 15 de ce mois, au bourg et environs de Montaudin que cette obligation étoit d’autant plus indispensable pour eux que, d’aprës la loy du 8 juillet, qui fixe les mesures à prendre lorsque la J’att’te est en danger, et d’après celle du dix de ce mois, relative à la suspension du Roy, ils étoient tenus de rester à leur poste, en état de surveillance continuelle, et que la circonstance particulière du rassemblement des citoyens du canton capables de porter les armes leur en faisoit surtout un devoir impérieux ;

A arrêté, après avoir entendu le procureur général ’syndic, que lesdits sieurs juge de paix et procureur de la commune sont et demeurent dénoncés au tribunal criminel, et que les nommés Charlot et Tronchot, pour les faits susmentionnés, et tous leurs complices et adhérens, demeurent dénoncés aux juges qui en doivent connoître, pour être chacun d’eux puni conformément à la loy. Ces actes d’insubordination, cette violente opposition aux décrets sur le recrutement ne procédaient certes pas d’un inavouable sentiment de lâcheté, mais, après le conflit sanglant du 10 août, après la chute sans remède de cette monarchie sur laquelle s’appuya le prêtre jusqu’au dernier jour avec une illusion fanatique, il y eut dans l’Ouest une commotion violente. L’émeute de Fouesnant près Quimper (juillet 92) n’avait été qu’une tentative toute locale, une sorte de remerciement adressé au malheureux prince qui venait d’écrire au Directoire du Finistère