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10 O HISTOIRE.

notable portion de la noblesse lorsque s’ouvrit, le 5 avril, la grande assemblée électorale. Dès le 3, l’évêque de Valence, accompagné de M. de Noailles et de M. de Lansac, arrivait à Varsovie. De Thou et Jean Choisnin évaluent à trente mille le nombre des gentilshommes qui avaient répondu à la convocation. L’assemblée se tint dans une grande plaine, à un mille de la ville. On avait dressé 12 tentes, et, au milieu, une plus grande qui, d’après les uns, pouvait tenir 6000 hommes, et, d’après les autres, 1000.

Les ambassadeurs prirent successivement la parole. Le premier qu’on entendit fut l’envoyé du duc de Prusse, en qualité de représentant d’un grand feudataire du royaume. L’ambassadeur du pape, le cardinal Commendon, prononça ensuite un discours enflammé pour exhorter les Polonais à élire un roi dévoué à la cause catholique et impitoyable pour ceux de la nouvelle religion. De furieuses interruptions montrèrent l’intolérant cardinal que ses conseils n’étaient pas du goût de tous les électeurs. La troisième journée fut consacrée à entendre l’ambassadeur de l’empereur. Guillaume Ursin de Rosemberg, grand burgrave de Bohême, eut beaucoup plus de succès que les précédents orateurs. Après avoir mis en relief les mérites de l’archiduc Ernest, et notamment sa connaissance de la langue slavonne, Rosemberg fit une satire indirecte de la cruauté du duc.d’Anjou, en élevant jusqu’aux nues la sagesse de Maximilien, « prince prudent, sage, plein de clémence, ennemi du sang ».

Un peu déconcerté par l’effet de ce discours, Montluc, qui devait prendre la parole le même jour,