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8 HISTOIRE.

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tellement le cueur de plusieurs qu’ils ne vouloient pour rien endurer qu’en leur présence le nom du roy fust nommé ; les dames en parloient avec telle effusion de larmes comme si elles eussent été présentes à l’exécution, »

Les jésuites d’Ingolstadt avaient imaginé un procédé plus ingénieux pour combattre la candidature française. Ils firent imprimer un panégyrique du duc d’Anjou, dans lequel on le qualifiait de « premier inventeur, autheur et violent solliciteur, conducteur et brave exécuteur de la dernière bataille contre les ennemis de l’Église, donnée en la journée SaintBarthélémy a. Il fallait dire, suivant les bons pères « Charles en a tué mille, mais Henri dix mille ». Le tout soigneusement orné de vignettes à sensation et dédié au M(H’c !<eM)’ du Saint-Siège, fut expédié à Cracovie. Mais Montluc était de taille à déjouer les ruses des spirituels panégyristes de son candidat. D’Aubigné, qui rapporte le bon tour des jésuites d’Ingolstadt, ajoute que « le trop d’affectation servit aux Français pour faire voir le but du livret ». L’évêque de Valence taxa de calomnies tous les bruits qu’on répandait sur le duc d’Anjou et, pour parler aux yeux à son tour, il fit répandre à profusion un portrait de Monsieur qui lui prêtait un air de douceur et un charme d’expression tout à fait de nature à lui concilier les âmes sensibles des Polonaises. Lorsque la première diète de Varsovie se sépara, au mois de janvier 1S73, après avoir fixé au 5 avril la date de l’élection du roi, Montluc put mander à Charles IX, par le doyen de Die, que la candidature de Monsieur avait de grandes chances de succès. C’est à ce moment que Gilles de Noailles, ambassa-