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LA MUNICIPALITÉ PARISIENNE ET LA RÉVOLUTION. 135 et que La Fayette, grâce à l’hostilité de la cour, n’en a réuni que 3 000.

Petion entre donc à la mairie. Il y porte encore plus d’emphase, plus de prétention, une personnalité plus creuse que celle de son prédécesseur, une impuissance plus irrémédiable. Tandis qu’il pérore et pontifie, un autre agit et fait mouvoir tous les ressorts de la Révolution. C’est Danton, l’énergique substitut du procureur de la Commune depuis décembre 91. Frappé d’ostracisme par les sections, il était déjà rentré en grâce auprès des électeurs en février 9t, et avait été nommé membre du Conseil du département où il restait isolé, attendant son heure, appuyé sur les Cordeliers, sur Marat et sur Desmoulins. Compromis dans l’affaire du Champ de Mars, il reparut après la clôture de la Constituante. Les nouveaux scrutins lui envoyèrent, à la Commune, des auxiliaires ardents, notamment Panis et Sergent. Dès lors, il règne, et Petion n’est là que pour le décor, ad pompon. Comme tout se précipite sous cette main puissante Robespierre a beau jurer comme accusateur public, le 15 février 92, « de maintenir de tout son pouvoir la Constitution » Danton, lui-même dans son curieux discours d’installation comme substitut du procureur de la Commune (20 janvier 92), a beau « appeler à grands cris la mort sur le premier qui lèverait un bras sacrilège sur cette Constitution, fût-ce son ami, fût-ce son propre /~s le vent emporte tous les serments officiels. Dès le 10 mars, la Commune décrète la publicité de ses séances et les tribunes lui font la loi. Collot d’Herbois vient, le 7 avril, présenter à la municipalité les quarante soldats de Châteauvieux, et Petion les couvre de fleurs, en les appelant soldats de ~a liberté dont ils