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LA MUNICIPALITÉ PARISIENNE ET LA RÉVOLUTION, 111 attendaient sous les armes, tandis que les crieurs publics annonçaient les nouvelles de la. province, et que les citoyens se rendaient dans les églises des districts où se tenaient les assemblées électorales. Mais les électeurs, protégés et surveillés par la troupe, ne se laissèrent pas intimider par cet appareil militaire. D’ailleurs, comme le règlement frappait d’ostracisme les faubourgs populaires, et comme 25 000 Parisiens environ jouissaient seuls du droit de vote, alors que 180000 se trouvaient écartés du scrutin, les assemblées primaires furent assez calmes. Montjoie, un des plus violents adversaires de la Révolution, se trouve sur ce point d’accord avec Bailly. « La plus grande partie de ces assemblées, dit M ?Ht /~0 !, se trouva fort bien composée. On n’y vit guère que l’élite du Tiers état. C’est une vérité qui est attestée par tous les procès-verbaux. En parcourant les noms qui y sont écrits, je vois des membres des trois Académies, des avocats aux Conseils, au Parlement, des procureurs, des, notaires, de riches négociants, des artisans, des artistes, qui, par leur fortune et la considération dont ils jouissaient dans la société, ne pouvaient être déplacés dans quelque assemblée que ce fût. » Chose curieuse ! Ce fut cette aristocratie bourgeoise qui fit presque partout litière des règlements et se signala par un esprit d’indépendance caractérisé. La plupart les assemblées de district refusèrent d’admettre les présidents imposés par le roi et n’acceptèrent que ceux qui voulurent bien présider comme élus, et non « en qualité de gens du roi ». On nomma ensuite les commissaires pour la rédaction des cahiers et les scrutateurs pour recevoir les suffrages des votants. Les opérations se termi-