110 HISTOIRE.
royal (car, depuis 1692, les élections municipales avaient été abolies et les offices municipaux n’étaient plus que des charges honorifiques et vénales). Non seulement le, peuple ne s’émut pas de ce conflit entre fonctionnaires de l’Hôtel de Ville et du Châtelet, mais il trouva qu’on avait perdu en débats irritants et inutiles un temps précieux*. 1. Il protesta contre l’élection à deux degrés et l’interposition « entre le peuple et ses députés d’un corps intermédiaire, qu’on appelle ÉLECTEURS a. Il critiqua les dispositions du règlement du 13 avril 1789, qui répartissait en soixante arrondissements ou districts le corps électoral, et s’indigna surtout des restrictions apportées au droit de suffrage, car l’article 13 du règlement n’attribuait le droit de voter dans les assemblées de quartiers qu’aux citoyens de vingt-cinq ans au moins qui justifiaient d’un grade dans une faculté, d’un titre d’office, d’une commission ou emploi, de lettres de maîtrise, ou enfin d’une capitation de six livres en principal. Enfin, les membres des assemblées primaires ne pouvaient choisir leurs représentants à l’Assemblée générale que parmi les citoyens domiciliés dans le quartier.
Les opérations électorales ne s’ouvrirent à Paris que le 21 avril (ordonnance du prévôt de Paris en date du 1S). L’aspect de la capitale était singulier. On eût dit qu’une insurrection allait éclater et que le gouvernement prenait des mesure de défense. Partout les troupes et les patrouilles sillonnaient les rues ; l’artillerie des régiments suisses était consignée ; les régiments des gardes-suisses et des gardes-françaises 1. Voir notamment les brochures de la Bibl. nat., Lb~ 1522,1S65.