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siècles sans soulever de sérieuses critiques. Au point de vue financier, par exemple, il est peut-être regrettable que des emprunts municipaux de plusieurs centaines de millions puissent être votés au pied levé par les élus des quartiers, sans que les représentants du haut commerce parisien et des grands corps constitués soient consultés, comme ils l’étaient autrefois. Depuis la guerre, le Conseil municipal de Paris a emprunté 816 millions, et 42 millions de taxes nouvelles ont été créés, de telle sorte que chaque famille parisienne, d’après un calcul de M. LeroyBeaulieu, paie à la ville 440 fr. par an en moyenne, et environ autant à l’État et au département. Enfin, les dépenses ordinaires suivent une progression effrayante, puisque le projet de budget municipal pour l’exercice 1882 nous donne, de ce chef, un total de 237 670433 fr., ce qui fait ressortir une augmentation de 9 378 386 fr. sur les dépenses correspondantes votées pour 1881. L’accroissement des charges est de 10 373 262 fr., divers chapitres présentant des réductions qui montent à 994676 fr. Que dire des dépenses extraordinaires ? Sans doute, aucun emprunt de la Ville ne peut être établi sans une loi qui l’approuve ; mais il est dangereux pour le Parlement de se mettre en conflit avec le Conseil municipal, qui représente légalement la majorité de la population parisienne. Aussi, n’est-il nullement paradoxal de prétendre qu’au point de vue budgétaire, les contribuables parisiens sont traités moins favorablement que les habitants d’une petite commune ayant moins de 100 000 fr. de revenu car, en vertu des lois de 1837 7 et de 1867, le Conseil municipal de ces communes secondaires ne peut voter un emprunt qu’en appelant