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Le Vingtième Siècle.

dissement ; le tramway virait sur une plaque tournante pour reprendre sa promenade en sens inverse.

C’était assez pour un jour ; les jeunes filles descendirent du tramway et quittèrent le Louvre.

« Si nous faisions un petit tour à pied sur les boulevards ? dit Hélène.

— Et notre aérocab ?

— Prévenons-le d’aller nous attendre quelque part.


les noces de cana en papier de tenture.

— C’est une idée, répondit Barnabette ; papa m’a donné une clef d’abonné des téléphones publics, je vais téléphoner… »

Dans les rues, de distance en distance, se trouve une borne téléphonique dont la boîte s’ouvre au moyen d’une clef que possèdent tous les abonnés, c’est-à-dire la presque généralité des Parisiens. Barnabette, à la première borne, téléphona au débarcadère des Tuileries, où l’aérocab les attendait.

Le temps était excellent pour la promenade ; un soleil radieux dorait les façades des maisons et faisait étinceler les milliers de fils téléphoniques qui se croisent dans tous les sens, à toutes les hauteurs, devant les maisons et par-dessus les toits, dessinant sur les architectures et sur le ciel tout un réseau de légères hachures.

Des promeneurs, en foule, suivaient les trottoirs et les allées du boulevard. Nul bruit de voiture sur ce boulevard. On n’est plus assourdi par le roulement de lourds véhicules qui faisait jadis trembler les maisons de l’aube à la nuit, et parfois de la nuit à l’aube, et qui donnait de si féroces