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Le Vingtième Siècle.

femme émancipée ! Au refrain, toute la salle répète en chœur : « Fallait voir le nez, fallait voir le nez, le nez, le nez d’Héloïse ! »

« Le premier tableau fait sensation ; nous sommes dans les coulisses de la baraque de la dompteuse. Joséphine s’habille. Les premières tirades sont saluées par un violent coup de sifflet. Tumulte. Le siffleur est accablé de trognons de pommes. Sommé de s’expliquer par le commissaire de police, il s’écrie pour s’excuser : — Je croyais que c’était en vers !

« Le public a gagné à l’interruption, il a pu admirer plus longtemps les formes puissantes de la superbe Mme Reynald. — L’héroïne de Fernand Balaruc est une dompteuse entourée d’adorateurs. — « Je n’aimerai jamais, leur dit-elle, que celui qui viendra me faire une déclaration dans la cage de Gustave, mon grand lion de l’Atlas ! »

Au deuxième tableau, le succès se dessine : ce sont les débuts des nouveaux pensionnaires de la Comédie-Française, les quatre lions savants récemment engagés. — Les adorateurs de Joséphine arrivent résolus à tenter l’épreuve demandée, mais ils reculent au dernier moment. Séance de férocité des quatre lions savants. — Bien rugi, lions ! aurait dit le vieux classique Hugo. Frémissements et cris de terreur dans la salle.

« Troisième tableau. Effet de nuit. Colbichard, jeune étudiant en pharmacie, a juré de triompher de la dompteuse. Il entrera le lendemain dans la cage de Gustave. Mais préalablement, plus malin que ses rivaux, il s’introduit dans la ménagerie et fait avaler du bromure de potassium aux quatre lions.

« Au quatrième tableau, le bromure a produit son effet. Colbichard entre bravement dans la cage et tombe sur les lions à coups de cravache ; — c’est le moment pour les lions savants de montrer leurs talents. — Colbichard fait sa déclaration à la dompteuse : « Non seulement je ne les crains pas, vos lions de l’Atlas que la puissance de mon regard a subjugués, mais encore vous allez voir ce que je vais leur faire ! « Et prenant le lion Gustave par les oreilles, il le traîne devant Joséphine et s’assied dessus. « Assez ! assez ! imprudent, vous allez vous faire dévorer ! s’écrie Joséphine… » Colbichard redouble de coups de cravache. Les lions exécutent des sauts périlleux, passent à travers des cerceaux et font le beau comme de simples caniches… « Assez ! assez ! gémit la dompteuse épouvantée. — Non ! dit Colbichard, passez-moi un jeu de dominos ! » Et tirant le lion Gustave par le nez, il le force à jouer aux dominos avec lui.