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VI


Conséquences de la cherté des loyers. — Les aérochalets. Parties de pêche aériennes. — L’agence matrimoniale au bain. Un mariage au téléphone.


Mlle Cardonnaz.
Mlle Cardonnaz.

Mancheville était très animée. Tout était plein, villas, hôtels, maisons garnies ; les six mille cabines établies sur les plages ne désemplissaient pas, et le soir les soixante casinos, espacés de deux kilomètres en deux kilomètres, ne pouvaient contenir la foule des baigneurs accourus pour les bals, les jeux et les concerts.

Bon nombre de baigneurs, effrayés par l’excessive cherté des loyers, ne logeaient pas à terre et restaient soit à bord de leurs yachts aériens ou nautiques, soit dans ces commodes aérochalets avec lesquels on peut aller partout sans avoir à se préoccuper, des prétentions outrecuidantes des propriétaires terriens qui, dans la saison, vous font payer une armoire le prix d’un appartement à Paris. Ces chalets aériens, construits et agencés d’une façon très légère, sont le triomphe du papier. Tout est en papier aggloméré, vingt fois moins lourd que le bois et tout aussi solide ; plateforme, cloisons, fenêtres, meubles, tables, chaises, lits, jusqu’aux tonneaux et réservoirs pour l’eau et le vin, tout est papier ou carton pressé et aggloméré.