— Prenez tout de suite l’altitude de 1,500 mètres, pour respirer l’air pur, et marchons à quart de vitesse pour n’arriver à Mancheville que vers cinq heures. »
Le patron de l’Albatros, le porte-voix aux lèvres, communiqua les ordres au mécanicien de l’aérochalet, et les deux bâtiments, larguant leurs amarres, s’élevèrent de conserve au-dessus de l’hôtel Ponto, lentement d’abord, et bientôt plus rapidement.
D’énormes cumulus qui mamelonnaient leurs masses blanches à six cents mètres furent coupés par les aérostats. Au-dessus le ciel était pur, traversé seulement par des bandes de nuages courant dans la même direction que les ballons ; un soleil splendide dorait les édifices dressés au-dessus de l’océan de pierre des rues parisiennes et faisait chatoyer les boucles de la Seine, les méandres de l’Oise, les petits lacs et les menues rivières circulant au milieu des plaines onduleuses de la banlieue.
Comme on respirait à 1,500 mètres au-dessus de la fournaise parisienne, avec cette bonne brise de S.-S.-E. qui réjouissait le patron de l’Albatros, ce vieux loup de ciel ! Quelle pureté dans l’atmosphère, quelle fraîcheur délicieuse malgré le soleil !