pendant le siège de Pékin, sous les effrayantes détonations des pièces de siège. Chaque plaque brisée coûtait cinquante mille francs à remplacer ; mais les immenses bénéfices réalisés par le journal permettaient au rédacteur en chef Hector Piquefol de ne pas trop regarder à la casse, en plaques et en correspondants.
Les correspondants blessés dans l’exercice de leurs fonctions étaient rapatriés par le journal et recueillis dans un hôtel des correspondants invalides construit à la campagne, dans un site délicieux, au milieu d’un parc abondant en eaux vives et en fourrés giboyeux.
L’Époque avait des concurrents ; mais comme, à tout prix, elle s’était toujours assuré le concours des correspondants les plus intrépides, comme elle avait toujours été la première à adopter les progrès et les améliorations, elle tenait la tête parmi les journaux parisiens. La première de toute la presse, elle avait abandonné le vieux mode de publication typographique, pour se transformer en un journal téléphonique, paraissant par jour autant de fois qu’il était nécessaire.
Régulièrement, le journal paraît quatre fois par jour, à huit heures du matin, à midi, à six heures et à minuit : mais, dès qu’un événement quelconque se produit, un supplément en porte aussitôt la nouvelle aux abonnés. De plus, deux fois par semaine, l’Époque publie un numéro extraordinaire typographique et photographique.
Les anciens journaux illustrés, qui suffisaient à nos simples aïeux du siècle dernier, ont tous été remplacés par des journaux photographiques :