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IV


Réception d’un lot d’immortels. Grande séance académique. — Révélations de l’historien Félicien Cadoul sur le vrai Napoléon. — La confusion historique et archéologique. Louis XIV n’a jamais existé. — Madame de Pompadour et les droits de la femme, etc., etc.


Académie française. Fauteuils pour collaborateurs.
Académie française. Fauteuils pour collaborateurs.

Une grande animation régnait dans les couloirs de l’Institut. Le public habituel des premières, tout ce que Paris comptait de mondains et de lettrés, gens de lettres, gens de salons et aussi gens de boudoirs, se pressait dans l’immense salle des séances et débordait dans les petits salons-annexes. Ceux qui n’avaient pu trouver à se caser à ces places privilégiées refluaient vers les salles éloignées du palais, où des téléphonographes leur permettaient de suivre les discussions et les péripéties de la séance.

Mme Ponto et sa pupille étaient au premier rang des places réservées. Mme Ponto, bien vue des académiciens et surtout des académiciennes — elle avait fondé un prix de 20,000 francs pour le meilleur mémoire sur la Supériorité de la femme — n’avait eu qu’à faire passer sa carte à l’archichancelier de l’Académie. Immédiatement reçue par les chanceliers de toutes les sections réunies, elle avait présenté sa pupille à ces messieurs et l’avait fait inscrire sur les listes de candidats.

Cette formalité remplie, Hélène n’avait plus qu’à produire quelque chef-d’œuvre pour passer immortelle au choix ou à patienter une trentaine d’années pour arriver à l’ancienneté. En attendant sa réception, la postulante et sa tutrice s’installèrent sur les banquettes académiques pour assis-