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— Bravo ! bravo ! cria la foule…

— Ces chanteurs sont les doyens de la maison, dit tout bas le philanthrope à Mlle Malicorne ; ils ont chacun fait douze ou quinze ans ici, en plusieurs fois…

— Et le poète ? demanda Mlle Malicorne.

LA FÊTE DU DIRECTEUR.
LA FÊTE DU DIRECTEUR.

— C’est Baptiste, un ancien caissier qui s’occupe de poésie à ses moments perdus ! Il est ici pour quelques détournements accompagnés de plusieurs faux… il tient les livres de la maison, il m’a demandé cette place pour ne pas se rouiller… Il m’a révélé sur la cotisation un détail qui m’a fort touché…

— Quoi donc ?

— Voilà, il manquait une certaine somme pour mon buste, alors deux de mes pensionnaires sont allés en cachette attendre sur la route un marchand de bœufs attardé… ils feront six mois de plus, mais la somme a été complétée !

— C’est très beau ! »

Le poète venant de terminer sa lecture, le digne philanthrope, après avoir mis la main sur son cœur d’un air pénétré, prit la parole à son tour.