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Le Vingtième Siècle

grandes dames ou bourgeoises, depuis Hélène jusqu’à la Pompadour, elles ont toutes la figure de Mme des Marettes, telle qu’elle était lors de sa fugue il y a trente-deux ans, telle que se la rappelle son vindicatif époux ! Ève elle-même, la première de toutes, c’est déjà Mme des Marettes, qui fut une fort jolie blonde d’ailleurs, aux yeux pleins de langueur ; l’orgueilleuse Sémiramis, c’est Mme des Marettes cherchant à imposer cruellement son autorité ; Frédégonde, c’est la coléreuse petite Mme des Marettes s’escrimant du bec et des ongles et cassant jadis les assiettes du ménage ; Marguerite de Bourgogne, c’est encore Mme des Marettes ; Marie Stuart, qui avait le mot piquant et qui, ses maris manquant, ennuya fort Élisabeth d’Angleterre, c’est Mme des Marettes lançant à son époux, dès la lune de miel, changée en lune de vinaigre, des mots désagréables ; Catherine de Médicis, la terrible dame aux poisons savants, aux élixirs de courte vie, c’est Mme des Marettes, servant un jour aux invités de son mari, de graves magistrats, des carafes d’Hunyadi-Janos avec le vin !…


« je viens reprendre ma place au foyer ! »


Toutes, toutes, jusqu’aux derniers rangs du défilé, ont les traits de la