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Le Vingtième Siècle

combinaison de maladie qu’il me plait, et l’armée auxiliaire du corps médical n’a qu’à se présenter et à imposer à cette nation couchée sur le flanc, tout entière malade, les conditions de la paix… C’est simple, c’est facile et c’est humanitaire ! Messieurs, j’en suis certain d’avance, ce n’est pas comme chimiste, c’est comme philanthrope que l’avenir m’appréciera…


la nymphe de la seine.

— Mais cette diffusion des miasmes de l’autre côté de la frontière n’est pas sans danger pour nous…

— Pardon, général ! J’ai eu préalablement le soin de couvrir notre frontière d’un rideau de gaz isolateur, impénétrable à ces miasmes, autant pour empêcher le retour de nos miasmes que pour arrêter ceux de l’ennemi… Je ne me dissimule pas les difficultés, mais c’est une affaire de temps : avant deux ans, j’aurai trouvé les procédés et paré à toutes les difficultés, l’affaire sera mûre et nous entrerons dans la période de la réalisation… Vous voyez que la science transforme encore une fois la guerre et que, d’effroyablement barbare dans ses effets, elle la rend tout à coup douce et humanitaire. Lorsque les corps médicaux offensifs seuls seront aux prises, vous ne verrez plus ces effroyables hécatombes d’êtres jeunes et valides dont l’ère de la poudre et l’ère des explosifs nous donnaient l’horrible spectacle à chaque collision de peuples. Quel est l’objectif d’un général au jour d’une bataille ? C’est de mettre le plus possible d’ennemis