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Le Vingtième Siècle

ou même grandes guerres entreprises pour l’établissement ou la conservation d’un certain équilibre entre les nations !

Fadaises que tout cela ! Ces luttes, ces querelles sanglantes que vous flétrissiez si vigoureusement, c’était tout de même la manifestation d’un confus idéalisme régnant sur les cerveaux ; les plus enragés guerroyeurs ne parlant que de droit, toujours on croyait ou l’on prétendait combattre pour le droit ou la liberté ou même la fraternité des peuples, en ce temps-là ! Aujourd’hui, c’est le règne du Réalisme dominateur ! Nous faisons la guerre autant et même plus qu’autrefois, non point pour des idées creuses ou des rêveries, mais, au contraire, en vue de quelque avantage sérieux et palpable, de quelque profit important.


Georges Lorris en uniforme.

L’industrie d’une nation périclite-t-elle parce qu’une autre nation voisine ou éloignée possède les moyens fournis par la nature ou l’industrie de produire à meilleur compte ? Une guerre va décider à qui doit rester le marché, par la destruction des centres industriels du vaincu ou par quelque bon traité imposé à coups de torpilles.

Notre commerce a-t-il besoin de débouchés pour le trop-plein de ses produits ? Bellone, avec ses puissants engins, se chargera d’en ouvrir. Les traités de commerce ainsi imposés ne durent pas longtemps, soit ; mais, en attendant, ils font la richesse d’une génération, et, quand ceux-ci seront déchirés, nous trouverons bien d’autres occasions !

Lors du triomphe de la Science et de la grande mise en exploitation industrielle des continents, certaines nations n’ont pu supporter les frais d’établissement et se sont trop fortement obérées. Les nations débitrices se moquèrent d’abord très gentiment de leurs créanciers ruinés ; mais les