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Une deuxième ruche dans les bras, il remonte haletant… Cela ronfle sous la poterne. Il y a des cris et des jurons roulant comme des cailloux qui se heurtent dans le lit d’un torrent…

Vite une troisième ruche s’il y en a encore. Il en reste
Cassagnol lance la ruche sur
les assaillants.
une et les Espagnols reçoivent sur la tête l’essaim furieux qui s’attaque aux visages…

Cassagnol vocifère maintenant, il hurle des appels à la garde de la Porte Narbonnaise, qui doit entendre tout ce tumulte rompant le grand silence de la nuit.

— Carcassonne ! Carcassonne ! À nous, la garde, soldats, à nous ! l’ennemi !

Les deux ou trois douzaines d’Espagnols déjà parvenus dans les Lices hésitent, les hommes d’avant-garde qui grimpaient, rendus fous furieux par les abeilles, se roulent à terre. Les essaims bourdonnent acharnés sur les premiers assaillants, entrant sous les casques, sous les mailles, pénétrant sous les vêtements par les poignets ou par les découpures des chausses tailladées.

Les Espagnols d’en bas l’aperçoivent et lui tirent une douzaine de coups d’arquebuse.

— Très bien, cela ! tirez encore, braves Hidalgos ! crie Cassagnol, réveillez les gens de la Narbonnaise !…

Aux arquebusades espagnoles, des coups d’arquebuse répondent du rempart à gauche et à droite. Le poste de la