ne s’occupa pas d’elle ce jour-là ni les jours suivants. Elle ne désespéra cependant pas d’être entendue et ne manqua pas une séance. Le souverain finit par remarquer sa présence et la fit appeler.
— Que désirez-vous donc ? lui dit-il.
La mère d’Aladin se prosterna puis raconta l’indiscrétion commise par son fils le jour où la princesse Bradoulboudour était allée au bain et le violent amour que lui avait inspiré sa beauté divine. Elle lui présenta alors la coupe de porcelaine remplie de pierreries multicolores, aux feux éclatants. Le Sultan en demeura émerveillé : il n’en avait pas d’aussi belles ni d’aussi grosses dans son trésor.
Il faut que votre fils m’envoie quarante bassins d’or massif.
— Ne trouves-tu pas, dit-il à son grand vizir, ce présent digne de la princesse ma fille ? Et puis-je refuser sa main à celui qui m’envoie un pareil cadeau ?
— Sire, dit-il, ce présent est certainement digne de la princesse votre fille. Cependant je supplie Votre Majesté de m’accorder un délai de trois mois avant de prendre une décision définitive, d’ici-là mon fils pourra faire à la princesse un présent plus magnifique encore.
Le souverain estimait la chose impossible, il accorda néanmoins à son vizir la grâce qu’il sollicitait et répondit à la mère d’Aladin :
— Bonne femme, vous pouvez aller avertir votre fils que sa proposition est agréée, mais je n’entends pas marier ma fille avant trois mois. Revenez donc quand ce laps de temps sera écoulé !
Cependant deux mois après la mère d’Aladin sortit à la tombée de la nuit. Elle fut surprise en voyant les rues illuminées et apprit que le fils du grand vizir épousait le soir même la princesse Bradoulboudour.