Page:Robert Brasillach - La Mort en face (1946).djvu/26

Cette page a été validée par deux contributeurs.
Selon Luc

Les miens sont endormis encor,
Accablés sous l’immense peine,
La sueur coule de mon corps,
Le sang s’écoule de mes veines.

Est-ce un ange qui vient vers moi ?
Ses paumes sont douces et fortes.
Il rafraîchit mon désarroi,
Il me parle et me réconforte.


Selon Jean

Si viennent juges et vendus,
Père je pourrais leur jurer
Que personne ne s’est perdu
De ceux qu’on m’avait confiés.

J’aurai gardé de l’aventure
Ceux-là qui ont su m’écouter
La nuit est longue, la nuit est dure,
Mais j’y maintiens cette fierté.


Si longue soit-elle et si dure
En souvenir de l’agonie,
Seigneur, et de la nuit obscure
Sauve-moi de Gethsémani !

3 février 1945.