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Le savoir de ce que nous sommes,
La jeunesse de notre cœur.

Et pour toi, depuis si longtemps
De l’adolescence surgie,
Je n’ai que d’étranges présents
À te laisser, ô mon amie ;
Moins de joie, c’est sûr, que de peines,
L’asile où j’abritais ma vie
Au cœur des mauvaises semaines
Et ce qui jamais ne s’oublie.

Pour vous, les frères de la guerre,
Les compagnons des barbelés,
Fidèles dans toutes misères,
Vous ne cessez de me parler ;
Voici nos neiges sur le camp,
Voici nos espoirs d’exilés,
Notre attente de si longtemps,
Notre foi que rien n’a troublé.

Et vous, garçons de mon pays,
Voici les mots que nous disions,
Nos feux de camp parmi la nuit,
Et nos tentes dans les buissons.
Vous le savez mieux que personne
J’ai voulu garder ma patrie
Du sang versé et je vous donne
Ce sang gardé, ô mes amis.

Cher Nell, notre Sainte colline,
Le petit peuple du Marché,
La rue grouillante où l’on chemine,
Les charrettes de maraîchers
Ils sont à toi, ami têtu,
Qui dans l’ombre toujours devines.
Ce que l’espoir jamais battu
Malgré l’apparence dessine.