Page:Robert Arnauld d'Andilly - Stances Pour Jésus-Christ.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée

XLVII.

Ô Croix, l'amour du Ciel, et l'espoir de la terre,
Qui naguères était exécrable aux mortels ;
Tu seras désormais l'honneur de nos autels,
Puisque par toi JÉSUS aux Démons fait la guerre.
Trône du Dieu vivant, tombe d'un Dieu mourant,
Les Anges à l'ennui chantent en t'adorant
Les hymnes immortels qui sont dus à ta gloire.
Ô Croix qui sers de champ au combat glorieux
Où mon Roi sur l'Enfer emporte la victoire,
Tu n'es plus une Croix, mais l'échelle des Cieux.

XLVIII.

Que je t'estime heureux, ô saint arbre de vie,
De recevoir de CHRIST les doux embrassements :
L'amour qu'il a pour toi méprise les tourments
Dans l'aise de souffrir dont son âme est ravie.
Une Vierge autrefois le porta dans son sein,
Et tes bras étendus pour le même dessein
Font l'office aujourd'hui d'une seconde mère
Elle le tint naissant, Tu le tiens aux abois ;
Puisque chacune donc notre salut opère,
Ne séparons jamais la Vierge de la croix.