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eaux m’avoit effrayée : ce qui lui fit prendre la résolution de faire entrer avec moi dans le bain une des filles destinées au culte de la Déesse. J’avoue que je fûs fâchée de cette résolution, prévoyant qu’elle alloit me priver de la vûe de mon cher Prince. Je ne me trompai pas, le reste de ma neuvaine se passa sans que je le vis : depuis ce jour il est toujours présent à mon esprit, c’est en vain que je le cherche. Mais, malgré mon peu d’espoir, je ne me plais qu’au bord des eaux qui ne font néanmoins que nourrir mes peines, sans que l’ingrat qui les cause & qui peut-être en est témoin, daigne seulement en avoir pitié.