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les mendiants de la mort

— Tenez, monsir, ché fous barle à cœur oufert… ché souis chargé te fous sonder…

— Bon ! et sur quoi ?

— Il est question d’associer au goufernement de notre noufelle République tes noms considérables, les noms influents pris parmi les étrangers… Accepteriez-vous pour votre compte ?

— Moi ! s’écrie Galuchct rayonnant ; mon nom aurait tant de puissance !

— Buisque on a crié : vive Kalujat ! dans les rues de Gragovie, ché vous dis !… Enfin, répontez, meinher. Beaucoup de noples Français s’offrent déchà, mais je ne fois pas té nom blus bobulaire et blus influent que le fôtre.

— Vous croyez ?

— J’en suis sûr. Voilà pourquoi je foudrais connaître fos sentiments afin te bousser vigoureusement à la rame. Il y aura quelques périls, mais, en définitif, ce sera un peau rôle.

J’accepte, dit Galuchet avec le geste d’un Romain.

— Ah ! monsir ! s’écria le réfugié se jetant au cou du négociant, permettez gue je fous emprasse. Ah ! fous êtes un frai badriote. À ce soir donc au comité.

— À ce soir ! C’est étonnant que la lettre de convocation n’arrive pas.

— Non, non… cette séance est imbrovisée ; la lettre ne fientra que tout à l’heure… Ainsi, ché fotre abrobation pour tourner les esprits de fotre côté ?

— Certainement.

— Et che buis faire partir mon aide de camp dout de suite pour annoncer fotre arrivée à Gragovie, quand il en sera temps.

— Sans doute, dit Galuchet à demi-ivre. Mais c’est donc à un officier supérieur que j’ai l’honneur de parler ?

— Au général Weiskirchem… si, signor.

— Signor !

— Ah !… c’est frai !… ya meinher… Mais foilà ma commission que je fous montre… car te pareilles affaires toivent être traitées sérieusement.

Il tira de sa poche une feuille de papier couverte de caractères allemands, revêtue de plusieurs signatures, et la tendit à Galuchet.

— Sans doute votre brevet ? dit le négociant en repous-