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comte d’Artois et le duc d’Angoulême une très belle chasse au tir dans l’enclos même du haras ; le souvenir de cette chasse ne s’effacera pas de longtemps à Meudon : le prince importuné apostropha de la façon la plus cavalière, aux yeux de tout le village ébahi, le maire M. Palet, et son adjoint M. Picard notaire, accompagné de ses deux filles, qui étaient venus pour le complimenter. Charles X se plaisait aussi à exercer quelquefois son adresse dans la même forêt. La révolution de juillet détruisit de nouveau le gibier, et c’est à peine aujourd’hui si l’on voit passer un cerf, une biche, un daim ou un chevreuil ; les lapins sont même devenus rares[1].

  1. A l’occasion de ces animaux et de leurs congénères, les lièvres, je crois pouvoir rapporter ici un fait qui m’a bien frappé en 1815.
    Les Prussiens s’étant mis à chasser avec des lévriers les lièvres que renfermait la propriété de mon père, plusieurs de ces timides quadrupèdes franchirent des murs de 3 à 4 mètres du hauteur à l’aide, bien entendu, du treillage et des arbres en espaliers qui les garnissaient ; mais ce qu’on aura surtout de la peine à admettre, c’est que d’autres lièvres, moins alertes sans doute, soient venus se réfugier dans la basse cour au milieu des animaux domestiques et même dans un lavoir, se blottir derrière des femmes occupées à laver paisiblement du linge. Quelques lévriers dans cette circonstance, entraînés par l’ardeur d’une chasse si facile et par suite de la disposition du terrain qui allait en pente, se brisèrent la tète contre les murailles.