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tels que les chirurgiens et les vieux militaires, trente et une masses informes plus ou moins calcinées. Ces résidus humains étaient privés de la plupart des membres, notamment des inférieurs. Les fibres musculaires, divisées et roussies par la flamme, ressemblaient de la manière la plus frappante à des bouts de câble goudronnés et épissés ; à l’exception de M. Dumont-d’Urville, d’un autre homme d’une stature non moins grande, et d’une jeune femme qui a dû être très belle, le crâne avait disparu entièrement chez ces malheureuses victimes[1]. L’intensité du feu avait été si grande, que l’émail des dents n’avait pas même résisté à cet agent ; il a fallu faire des

  1. J’ai tenu entre les mains, le lendemain de l’évènement, un grand nombre de fragments de crânes, disséminés dans les décombres retirés de dessous les locomotives ; ils étaient tellement calcinés, ainsi que d’autres os, qu’ils ne renfermaient presque plus de matière animale, et se brisaient avec la plus grande facilité.