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et glissant comme un serpent dans les entrailles entrouvertes de la terre, et laissant après lui d’épais tourbillons de vapeur, de soufre et de bitume.

Un jour, cependant, ces prévisions, du moins les miennes, se réalisèrent d’une manière épouvantable[1]. Ce fut précisément un dimanche sur les six heures du soir, le 8

  1. Tout le monde a été d’accord pour attribuer cet accident à la trop grande vitesse du convoi sur un plan sensiblement incliné de 4 millim. par mètre. Des personnes échappées à ce désastre ont déclaré devant les tribunaux que le convoi allait avec une si grande rapidité, qu’il leur était impossible de remarquer les objets devant lesquels elles passaient, tels que les maisons, les arbres.
    Dans son rapport au préfet de Seine-et-Oise, M. Obeuf s’exprime ainsi : « Le convoi parti de Versailles à cinq heures et demie, parcourait le rail-way avec une vitesse extraordinaire ; à cinq heures trois quarts, il fut oui à coup arrêté sur notre commune, etc.
    « Le mécanicien George, Anglais, homme réputé capable, dirigeait le feu de la première locomotive ; il se croyait seul en état d’atteindre la vitesse qu’il disait sans cesse bien supérieure dans son pays ; il en a été la première victime ! »