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    chez mon père avec ses chevaux. Ne trouvant plus de place, il conçut aussitôt le projet de s’en faire, bon gré, mal gré. A cet effet, il entra dans un appartement occupé par des Cosaques, et, l’ayant trouvé à sa convenance : Allons, camarades, s’écria-t-il immédiatement, fort ! fort ! (allons,retirez-vous !) » et en même temps il se mit à prendre leurs effets, à les jeter hors de la porte, et à coups de plat de sabre, il fit évacuer toute la maison, où l’on s’attendait à voir un horrible conflit. Il en fut à peu près de même chez les autres habitants ; et, sans tambour ni trompette, tous les soldats russes, étonnés, laissèrent la place libre aux Français et furent bivouaquer en plein air et à la belle étoile, sur l’avenue du château. Parmi les nombreux souvenirs que m’a laissés l’occupation de mon pays natal par les troupes étrangères et françaises, j’ai oublié de mentionner plus haut la présence du colonel de La Rochejaquelein qui, après le débarquement de Napoléon à Cannes en 1815, fut cantonné à Meudon et aux environs avec son régiment des grenadiers de la garde royale. L’ex officier d’ordonnance de l’empereur a laissé un souvenir trop agréable dans, ma famille, pour que je ne m’empresse pas de lui payer un juste tribut d’éloges ; cet excellent homme, après un assez long séjour chez mon père, ne pouvant parvenir à lui faire accepter une indemnité pécuniaire, lui laissa une partie de ses chevaux qui remplacèrent fort à propos, ceux dont d’autres personnes moins scrupuleuses s’étaient emparées.